Début sans fin d'une petite nouvelle sans prétentions

Publié le par swingeusedudimanche

Le thème qui guide ces lignes est une Méditerranée imposée...

Saturnin se baladait sur l’avenue, le cœur ouvert à l’inconnu, lorsque le tilt des bonnes idées s’offrit à lui. Pourquoi, se dit-il, ne pas me prendre un petit café. Un nespresso tiens, aujourd’hui il voulait se sentir regardé, il voulait se sentir admiré, c’était le bon jour pour faire surgir le G. Clooney qui dormait en lui. Ni une, ni deux il entra dans un petit café sans prétention, propre sur lui, aux allures de Plaza hôtel, sans le plaza ni l’hôtel. Le petit nom de la demeure était spontané, simple, modeste, il plut à Saturnin. « Le Méditerranéen, ce mot sonne aussi doux à mes oreilles que de la liqueur d’abeille, j’aime et j’apprécie. » Une fois son nespresso en main il se dirigea vers une table sur le balcon. Saturnin savoura la toute première gorgée de ce nectar des dieux. Déjà les visages féminins se tournaient vers lui, les paires de cils battaient la chamade face à ce sourire, ma foi, ravageur. Quelques demoiselles ne résistèrent pas à l’envie de faire tomber le manteau. Enivrées d’euphorie, aucune ne pouvait détacher son regard de Saturnin Clooney. Saturnin ne se sentait plus de joie, il avait chaud, d’un geste preste, il ôta sa veste. Un frisson parcouru la salle. Saturnin se leva pour aller regarder d’un peu plus près un tableau qui lui faisait de l’œil depuis son arrivée. Ces mesdames toujours en effusion, poussant quelques soupirs à son passage. Vous vous demandez sans doute s’il y avait des messieurs dans la salle et quelle était leur réaction face à cet engouement pour Saturnin. Eh bien le fait est que la plupart de ces messieurs, trop occupés à lire l’équipe ou philosophie magazine, ne faisaient pas réellement attention à la scène qui se déroulait dans la pièce.

Mais revenons-en au tableau. Vous l’aurez deviné, il s’agissait bien évidemment d’une peinture sur toile de la mer Méditerranée. Elle était bleue, elle était belle, elle était mer. Seuls quelques cirrocumulus venaient envahir cette sage monochromie. Les yeux rivés sur le tableau, Saturnin s’engouffra dans le monde des rêves, un monde qu’il ne connaissait que trop bien, Saturnin était à la plage, au bord de la Méditerranée, sur sa serviette vert kaki, il se prélassait aux côtés d’une belle demoiselle en maillot de bain. Fier de sa carrure, il se levait de sa serviette pour faire montre de ses muscles basanés, puis se recouchait, l’heure de la sieste ayant sonné. Quand il se réveilla, il était déjà 22 heures bien passées, le tableau n’avait pas bougé, la salle s’était peu à peu vidée. Pensif, Saturnin s’en retourna chez lui. Il se déshabilla et d’une envie soudaine se posa devant le miroir. Le blanc du cachet d’aspirine est un bel euphémisme pour décrire le teint de notre pauvre Saturnin. La brioche de la cinquantaine s’était déjà bien confortablement installée, et ce soir-là les cheveux gris de Saturnin enflammaient le dancefloor. Habituellement Saturnin aimait à les appeler sa matière grise, sa sagesse ravageuse, mais ce soir-là des pensées de tristesse s’invitèrent à la maison. Il y avait pourtant belle lurette que Saturnin n’avait ressenti de pensées aussi désagréables. Pour se calmer, il repensa au tableau

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